Chaque semaine, la rédaction vous propose un focus sur les dernières actualités de la tech chinoise, en passant à la loupe les géants du Net que de jeunes pousses technologiques.

Régulation numérique : l'étau se resserre sur le live-commerce en Chine

Alors que l’épidémie et le confinement ont accéléré en Chine la vente en ligne grâce au live-streaming, l'heure de la régulation n’a pas tardé à sonner. Le 23 novembre, l’Administration nationale de radio et de télévision a publié une série de directives régulatrices concernant le livestreaming, et notamment le live-commerce. Chiffre d’affaires gonflé, produits défectueux et absence de service après-ventes… Les plaintes des consommateurs se sont multipliées ces derniers temps. Lors des opérations commerciales de la journée « double 11 », le « Black Friday » chinois, l'Association nationale des consommateurs a surtout pointé du doigt des influents streameurs d’e-commerce, comme Li Jiaqi de la société Mei One, surnommé le « Petit Prince du rouge à lèvres » en Chine. L'autre point fort des règlements : il est désormais interdit aux utilisateurs mineurs de faire des donations en livestreaming.

Pour la première fois, Xiaomi s’appuie majoritairement sur le marché international

Le malheur des uns fait le bonheur des autres ? Tandis que Huawei souffre de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, et qu'Apple avait retardé la sortie de son iPhone 12 cet été, leur concurrent Xiaomi n’a cessé de prendre du terrain. Comme en témoigne son rapport financier du troisième trimestre, publié le 24 novembre : les chiffres d'affaires, en hausse de 34,5 %, s'élèvent à 72,2 milliards de yuans (9,2 milliards d'euros), un véritable record. Pour la première fois, les revenus de Xiaomi sur le marché international dépassent ceux du marché chinois (Tencent Technology). Rien qu'en Europe de l'ouest, les envois de smartphones vers cette région ont bondi de 107,3 %, pour atteindre une part de marché à hauteur de 13,3 %. Selon le cabinet d'analyse Canalys, Xiaomi se classe désormais en troisième position, juste derrière Samsung et Huawei, sur le palmarès mondial des exportations de smartphones.

Alibaba et Tencent, victimes du nouveau tour de vis indien

Sur fond de tensions avec la Chine, l’Inde poursuit sa purge contre les géants de la tech chinoise. Le 24 novembre, les autorités indiennes ont annoncé le bannissement de 43 applications mobiles chinoises. AliExpress, plateforme d'e-commerce d’Alibaba, et WeTV, plateforme de streaming de vidéos sous la bannière de Tencent, sont désormais dans la ligne de mire. Selon New Delhi, ces applications se seraient engagées dans des « activités préjudiciables à la souveraineté et à l’intégrité de l’Inde ». Pékin a fustigé le lendemain cette décision « discriminatoire ». Il s’agit de la quatrième vague de censure indienne, depuis juin dernier, contre les entreprises technologiques, investies ou détenues par les Chinois. Avant les tribulations des investisseurs chinois en Inde, ces derniers avaient pourtant parié sur le pays de Gandhi pour qu’il reproduise le success story numérique, dans le sillage de la Chine.

YTO Express dans la tourmente après une fuite massive des données d’utilisateurs

La fuite massive des données confidentielles des utilisateurs d’YTO Express a fait l’effet d’une bombe. Suite à la révélation médiatique de l’affaire le 16 novembre, la pression a monté d’un cran pour l’entreprise de livraison, détenue à hauteur de 22,5 % par le géant de l’e-commerce Alibaba. Selon l'enquête policière, courant juillet, plusieurs employés d’YTO Express de la filiale du Hebei ont profité des failles du système informatique de l’entreprise pour vendre pas moins de 400 000 données confidentielles. Le scandale a éclaté à un moment crucial en Chine où la question de la protection des données personnelles est largement débattue, d'autant plus que les services de livraison n’ont jamais été aussi prospères dans l’empire du Milieu. Rien qu’en une journée le 11 novembre, fête du « double 11 », les sociétés de livraison ont traité 675 millions de colis.